Dossier Jean-Noël PANCRAZI

Jean-Noël Pancrazi, un rescapé en cavale

C’est avec Madame Arnoul, paru dans la collection « Haute enfance » de Gallimard (Prix du livre Inter et Prix Albert Camus), que Jean-Noël Pancrazi a commencé, en 1995, sa trilogie de la mémoire familiale ; suivront un livre consacré à sa mère (Renée Camps) et à un à son père (Long séjour).

Après cette trilogie familiale, loin de se cantonner dans un registre qui lui assure le succès auprès des lecteurs et du milieu littéraire, Jean-Noël Pancrazi n’hésite pas à se remettre en cause et à prendre des risques en écrivant Les Dollars des sables, un livre sulfureux sur le sexe, l'amour et l'argent et, après La Montagne, le portrait de sans-papiers (Indésirable).

Est-ce son enfance passée dans un village proche de Sétif, sur les hauts plateaux au climat âpre, dans un environnement difficile dû à une situation familiale tendue et à la violence des événements d’Algérie qui le fait, sans cesse, rechercher un ailleurs ? Jean-Noël Pancrazi vit comme un oiseau sur la branche.

Est-ce le fait d’être un rescapé des attentats d’Algérie (La Montagne) ou des années sida (Les Quartiers d’hiver) qui induit son empathie envers les démunis, les exclus, ceux qui n’ont pas trouvé de place dans ce monde ? Jean-Noël Pancrazi est un militant à sa façon : il ne se contente pas de faire le portrait d’un sans-papiers, il l’accompagne dans les démarches pour tenter d'obtenir sa carte de séjour. Ainsi essaye-t-il de mettre en accord ce qu’il écrit, vit et fait.

Quant à son écriture, elle est reconnaissable par le rythme des phrases, longues, amples et ciselées par de nombreuses incises, par le recours aux métaphores, aux analogies. La recherche du mot juste est une permanence chez l’auteur de Quartiers d'hiver, Prix Médicis.

 

Le dossier Jean-Noël Pancrazi

Ce dossier est paru dans le n°38