Les Moments littéraires n° 53
Santiago H. Amigorena
Un projet littéraire hors du commun
Santiago H. Amigorena est né en 1962 à Buenos Aires. Son enfance est marquée par l’exil. Ses parents fuient la dictature argentine, s’exilent en Uruguay puis rejoignent la France en 1973.
Scénariste et écrivain, Santiago H. Amigorena nous propose une œuvre littéraire hors-norme qu’il appelle parfois « mon Grand Tout » dont la publication a commencé en 1998 avec Une enfance laconique ; aujourd’hui, sept livres sont parus chez P.O.L. Son approche va bien au-delà d’une simple démarche autobiographique ; les souvenirs de sa vie s’entremêlent aux événements et aux mutations du Monde formant ainsi une œuvre-monde avec l’ambition que son autobiographie contienne toutes les autobiographies.
Au cours de l’entretien que Santiago H. Amigorena a accordé aux Moments littéraires, il nous explique son projet, sa démarche et sa méthode de travail.
Le dossier Santiago H. Amigorena :
- La première rencontre de Max de Carvalho
- Un entretien avec Santiago H. Amigorena
- Le Festival de Cannes, un inédit de Santiago H. Amigorena
Également au sommaire du n°53
Bernard Plossu, Quarante ans de bonheur & portfolio.
Bernard Plossu, grand prix national de la photographie 1988, rencontra Françoise Nuñez en 1980 ; il l'épousa en 1986. Ce portfolio témoigne de leur amour.
Édith Msika, Sa mort dans trois semaines.
« Ma mère va et veut mourir. » ainsi commence ce bouleversant et nécessaire témoignage d’une fille face à la volonté de sa mère, « réduite à une infirmité quasi-totale », d’aller en Suisse pour une fin de vie programmée.
Jean-Pierre Georges, Cependant.
Jean-Pierre Georges, poète et écrivain, est l’auteur de recueils de notes et aphorismes : Le Moi chronique (Les Carnets du Dessert de Lune 2003-2014) ; L'éphémère dure toujours (Tarabuste, 2010). Il nous propose quelques notes tirées de ses carnets.
Gabrielle Althen, Carnets.
Depuis des années, Gabrielle Althen, poétesse, essayiste et professeure émérite en littérature comparée, tient des carnets ; elle nous en livre quelques pages.
La chronique littéraire d’Anne Coudreuse.
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Les Moments littéraires n° 52
Anne Coudreuse
Écrire pour oublier
Major de la promotion Lettres 1988 de l’École normale supérieure de Fontenay, docteur ès lettres, agrégée de lettres modernes, Anne Coudreuse enseigne à l’université Sorbonne Paris Nord.
Son œuvre littéraire est double ; nous y trouvons à la fois des essais et des œuvres de fiction où la part autobiographique est plus ou moins ouvertement revendiquée. Dès son premier roman Comme avec une femme sont apparus les thèmes qui seront à la base de son œuvre littéraire à savoir : l’enfance, le suicide, la folie, l’homosexualité, la relation avec une écrivaine.
Jusqu’à présent, lire l’ensemble de son œuvre était impossible si l’on ne savait pas qu’elle avait publié sous son patronyme un roman et de nombreuses nouvelles - dont certaines sont parues dans Les Moments littéraires - et d’autres livres et nouvelles sous pseudonyme. Au cours de l’entretien qu’elle a accordé à la revue, Anne Coudreuse s’explique sur le choix d’un pseudonyme, évoque son enfance, son projet d’écriture et ses méthodes de travail.
Le dossier Anne Coudreuse :
Anne Coudreuse et moi de Annie Ernaux
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Son nom d’arbre sur le pont vide de Fabienne Jacob
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Entretien avec Anne Coudreuse
Souvenirs de la maison du mort de Anne Coudreuse
Également au sommaire du n°52
Kimiko Yoshida, L’inépuisable éclat de ce qui manque & portfolio.
Les autoportraits de Kimiko Yoshida procèdent d’une démarche singulière et paradoxale. À l’opposé de ceux réalisés le plus souvent par les photographes occidentaux, elle maquille son visage ou masque ses traits pour aboutir tout à la fois à la présence et à l’absence du modèle.
Diane de Margerie, Haïkus du confinement.
Avec Mon éventail japonais et De la grenouille au papillon, Diane de Margerie nous avait fait partager sa passion pour l’art et la littérature japonaise. Pour ce qui fut sa dernière œuvre, elle s’est inspirée des haïkus pour nous dire « la beauté du partage » et l’importance de « l’amour de l’autre pour aider à vivre ».
Hervé Ferrage, Carnet grec, 2022-2023.
Depuis qu’Hervé Ferrage a découvert la Grèce comme une ouverture sur le monde des dieux, chaque année, il attend son été grec. « La Grèce, pour moi, salvatrice, encore et toujours, depuis trente-cinq ans. Mieux qu’un mariage, une alliance sans règle fixe ni contrainte. Je peux être infidèle et absent un été, cela ne change rien, ma Grèce intérieure mûrit en moi, même à mon insu. »
Jacqueline Fischer, Des riens.
De son enfance, Jacqueline Fischer a gardé très peu de souvenirs. Aussi écrit-elle sur des riens qui, une fois regroupés, donnent une vision fragmentée de sa jeunesse.
La chronique littéraire d’Anne Coudreuse.
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Pour un aperçu des 53 numéros de la revue, consultez le catalogue
Actualités

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Les Moments littéraires, en partenariat avec la Fondation Clarens, ont décerné le Prix Clarens du Journal intime 2024 au Journal 1945-1951 de Hélène Hoppenot publié aux éditions Claire Paulhan.
Serge Doubrovsky
Guillaume Chabat
Les Presses Universitaires de Lyon
Le Monstre, œuvre majeure de Serge Doubrovsky (1928-2017), paraît pour la première fois en 1977 sous le titre Fils dans une version amputée des deux tiers ; il faut attendre 2014 pour que les éditions Grasset le publient sous sa forme initiale comptant 1 695 pages.
Dans Le Verbe ou la Vie, Guillaume Chabat plaide pour une plus grande reconnaissance de cet immense Monstre, porté par une subjectivité radicale et une langue si neuve, si belle, si fracassante. Convaincu qu'en bonne littérature, chaque partie est en rapport avec le tout, c'est à partir d'une lecture serrée et suivie de ce texte unique qu'il interroge, dans un style enlevé, accessible et non dénué d'humour, la totalité de l'œuvre doubrovskienne.
Une œuvre au sens profondément tragique en ce qu'elle montre la Vie prise dans une dialectique interminable avec le Verbe, et donc la mort. Une œuvre à la portée révolutionnaire aussi qui ne redéfinit rien de moins que les conditions de possibilité ou d'impossibilité de l'autobiographie à l'ère postfreudienne. L'autofiction est son nom.
Jocelyne François